Cette fiche s’intéresse davantage aux conditions d’accès que de production, relayées dans la fiche sur l’agriculture urbaine. L’accès à une alimentation saine et accessible durablement, et en quantité suffisante est un enjeu majeur des années à venir pour nos sociétés. En effet, une étude publiée par les banques alimentaires le 27 février 2023 montre que dès la fin d’année 2022, celles-ci avaient accueilli trois fois plus de personnes qu’il y a 10 ans (soit 4 millions de personnes). La grande majorité de ces personnes vivent sous le seuil de pauvreté (environ 94%), et l’enquête nous apprend que 72 % sont des personnes seules ou des familles monoparentales. L’alimentation est leur second poste de dépenses, derrière le loyer, mais devant l’eau et l’énergie. Cette part a augmenté de 14 % dans le budget des ménages en 1 an, et est notamment dû à l’inflation des produits alimentaires. Ces dynamiques soulignent plus que jamais la nécessité d’intégrer pleinement les quartiers prioritaires aux stratégies alimentaires territoriales.
Il est possible de faciliter son accès par la présence de circuits de distribution, au-delà que via les banques alimentaires : cantines scolaires, marchés, groupement d’achat, boutique de producteurs, épicerie sociale et solidaire, supermarchés coopératifs qui mettent en place des prix solidaires sous condition de ressources. La lutte contre le gaspillage alimentaire est un autre enjeu majeur, avec la mise en place de démarches circulaires, de compostage, de disco-soupe de glanage (champs, poubelles de supermarché, cagettes de fin de marchés).
L’alimentation apparaît comme un objet transversal de l’action publique, une entrée pertinente pour agir sur les problématiques environnementales de son territoire, dans une logique de coopération active entre acteurs associatifs, acteurs institutionnels (collectivités territoriales, éducation nationale) et habitant.es. Les pouvoirs publics disposent d’un rôle particulier dans ces échanges, qui se situent souvent autour de la coordination.
La note sur les transitions du RNCRPV montre que cette refonte de la gouvernance alimentaire a été réalisée sur de nombreux territoires, et que les Projets alimentaires territoriaux (PAT) en constituent un levier. Ces PAT sont élaborés de manière concertée à l’initiative des acteurs du territoire, en prenant en compte les enjeux spécifiques afin de structurer des actions en matière d’alimentation et d’agriculture de proximité, y compris dans les quartiers prioritaires. Les PAT définissent une approche territorialisée et cohérente avec les orientations des autres outils de planification (SRADDET, SCoT, PLUi, …).